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Cambrésis Terre d'Histoire fête ses 10 ans

L'entre-deux-guerres (1919-1939)

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Au sortir de la Première Guerre mondiale, l'heure est au bilan. Le Cambrésis possède la particularité peu enviable d'être l'arrondissement du Nord qui a subi le plus de dommages de guerre pendant cette période (116 communes déclarées sinistrées, 10 000 immeubles complètement détruits, 36 000 partiellement démolis...) et l'un de ceux ayant connu la plus importante saignée démographique. En effet, lors des combats de novembre 1917, les villages proches de la ligne Hindenburg , et en particulier ceux du canton de Marcoing, ont été rasés et tout est à reconstruire.

L'officier allemand JÜNGER confirma la réalité par ces propos : "Chaque village n'était plus qu'un monceau de ruines, chaque arbre abattu, chaque route minée, chaque puits empoisonné, chaque cours d'eau arrêté par des digues, chaque cave crevée à coups d'explosifs ou rendue dangereuse par des bombes cachées, chaque rail déboulonné, chaque fil téléphonique roulé et emporté, tout ce qui pouvait brûler avait flambé : bref, nous changeâmes le pays en désert... Sur un pan de mur calciné, une cynique inscription "Ne pas se fâcher, admirer seulement" !"

Vue d'Honnecourt au lendemain de la guerre (Honnecourt-sur-Escaut : Histoire et cadre de vie).

Dans les premiers mois qui suivent l'Armistice, la question du logement est difficile à résoudre. Les sinistrés s'abritent successivement dans des caves abandonnées, dans des abris de l'armée puis dans les "nissen" (demi-lunes en tôle). En 1919, arrivent les premiers baraquements Hadrian qui sont des logis provisoires un peu plus cossus.

Le coron des Veuves ou le village provisoire de Gonnelieu avant les temps meilleurs (Revue n° 16).

L'abbé FIÉVET et André BUISSIÈRE, entrepreneur, posent devant l'échafaudage de l'église de Bantouzelle (Bantouzelle d'hier à aujourd'hui).

Les communes sont sommées de présenter à une commission interministérielle les photographies des bâtiments détruits. La reconstruction favorise l'ascension d'entrepreneurs privés, implique la mise en place de nombreuses briqueteries, ainsi que l'appel à une main d'œuvre étrangère importante (Auvergnats, Polonais et Italiens).

Reconstruction de l'église d'Honnecourt (Honnecourt-sur-Escaut : Histoire et cadre de vie).

L'importance des dommages de guerre permet même aux communes les plus dévastées de se doter d'une église signée LEPRINCE-RINGUET à Flesquières, Masnières, Abancourt, Villers-Plouich et La Vacquerie.

L'église de Villers-Plouich par Pierre LEPRINCE-RINGUET (Revue n° 30).

La dernière année de guerre a été fort pénible pour Cambrai détruite à 36 %. Dès janvier 1919, les troupes d'occupation anglaise et des prisonniers allemands abattent les murs calcinés de l'hôtel de ville. En 1922, on déblaie encore à Cambrai et on dénombre 308 000 m3 de gravats dans les décharges de la ville.

La reconstruction de Cambrai constitue un véritable défi urbanistique. C'est Pierre LEPRINCE-RINGUET, ancien prix de Rome et architecte, qui choisi la nouvelle ville de Cambrai, l'aménage et l'étend. Hormis l'avenue de la Victoire, le mail Saint-Martin, la chambre de commerce, l'archevêché, le séminaire, la ville lui doit aussi son nouveau théâtre (salle des concerts).

Photographie (1950) et dessin (1929) de l'intérieur du théâtre de Cambrai (Revue n° 22).

Au lendemain de la guerre, les habitants du Cambrésis célèbrent avec pompe la victoire et la paix retrouvée, mais c'est davantage le souvenir et l'hommage aux chers disparus qui dominent les esprits pendant cette période. L'obtention d'un monument de la victoire, bientôt appelé monument aux morts, réalisé par un sculpteur de renom est une étape incontournable.

L'inauguration du monument aux morts de Montay (Revue n° 8).

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On profite de la reconstruction pour faire pénétrer la modernisation dans les villages ; les cabines téléphoniques, les poteaux munis de lampes électriques, les châteaux d'eau, la diffusion progressive de l'énergie électrique dans les habitations, la création de liaison d'autobus reliant à la ville sont autant de nouveautés qui réjouissent les populations rurales.

L'électricité commence à atteindre chaque foyer dans les villages du Cambrésis ici à Haynecourt où les fils électriques ont été recolorés sur la carte postale pour les mettre en valeur (Revue n° 24).

Jusqu'en 1927, les bateaux sont encore tirés par des chevaux (Les Rues-des-Vignes) (Revue n° 11).

À Estrun comme partout, les tracteurs remplacent les chevaux pour la traction des bateaux (Revue n° 12).

Entre 1914 et 1918, toutes les infrastructures du canal de Saint-Quentin sont détruites. Les travaux de déblaiement et de réfection de la cuvette commencent en mars 1919. En mai 1920 débute l'installation du halage électrique sur les 120 km de la ligne Janville - Estrun. Et partout en 1927, le tracteur électrique sur rail remplace le cheval. On profite aussi de la reconstruction pour électrifier la manœuvre des portes et des écluses qui étaient auparavant actionnées par une manivelle.

Avant les années 1930, les éclusiers doivent utiliser une manivelle pour ouvrir les portes des écluses, puis une autre pour les ventelles (Banteux) (Revue n° 13).

Comme pour le halage, on profite de la reconstruction pour électrifier la manœuvre des portes et des ventelles des écluses (Cambrai) (Revue n° 13).

Si avant la guerre, la traction hippomobile et les fiacres sont encore largement majoritaires, après 1925, l'automobile commence à susciter l'engouement. Les garages se multiplient, l'intérêt pour les concours et rallyes est grand et les conducteurs audacieux peuvent se permettre d'atteindre des vitesses entre 8 et 35 km/h.

Les premières automobiles font leur apparition chez les particuliers aisés dans les années 1930 (Bantouzelle d'hier à aujourd'hui et Revue n° 29).

Le Cambrésis est touché par les mouvements de grèves à partir de février 1934. La montée du chômage incite les municipalités à employer les chômeurs à des grands travaux (égouts, trottoirs). Malgré l'arrivée au pouvoir du Front Populaire en mai 1936, une nouvelle vague de grève jamais inégalée (8 000 grévistes) paralyse le Cambrésis à partir du mois de juin.

Les grèves de 1936 s'étendent à toutes les professions dont la C.G.T.V.N., spécialisée dans la traction des bateaux du canal de Saint-Quentin (Revue n° 1).

Les premiers congés payés sont l'occasion pour nombre d'habitants de Bantouzelle de découvrir le littoral (Bantouzelle d'hier à aujourd'hui).


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